Fervent partisan de la construction traditionnelle et des moteurs thermiques, je me suis toujours juré de ne jamais toucher à ces kits bon marché, propulsés à l’énergie nucléaire, qui nous viennent tout droit des pays de l’Est ou d’Asie.

Et pourtant... un vendredi soir, le 16 février dernier, pour être plus précis, j’ai subi un lourd harcèlement moral qui m’a fait prendre une décision totalement irresponsable. Les électriciens du club de l’AMA (ceux que j’appelle aussi "les jardiniers", en raison du bruit de taille-haie que font leurs avions électriques) m’ont forcé à acheter un de leur outils de jardinage qu’ils osent, par abus de langage, appeler "avion". En tant que nouveau Président de l’AMA, je n’avais d’autre choix que de me plier à cette pression écrasante et d’accepter de m’abaisser à la pratique de cette discipline. Par la même occasion, cela me premettait de faire un peu de social et de paraître plus "politiquement correct".

Mais attention : à charge de revanche ! (et je me comprend). Bref, me voilà désormais propriétaire d’un bout de polystyrène vulgairement moulé en forme d’avion et du matériel électrique nécessaire à son utilisation.

Je souhaite profiter de notre site internet pour confirmer à tous les types biens qui n’ont pas encore été touchés par ce fléau, à quel point l’aéromodélisme traditionnel est une merveille.

L’assemblage du kit en question, dont je tairai la marque par pitié pour son concepteur, est une horreur. Si vous voulez coller un guignol à la colle cyanolite, le polystyrène fond. Si vous voulez le poncer pour en améliorer l’état de surface (ce qui n’est pas du luxe, croyez-moi), il s’effrite, bref une vraie daube. On pourrait croire qu’un bon coup de peinture pourrait cacher la misère mais il n’en est rien. Le polystyrène peint est encore plus moche que lorsqu’il est laissé à son état naturel.

Pour équiper cet engin, il me fallait évidemment trouver une radio à son image. J’ai donc ressorti ma vieille radio Sanwa qui, à son époque, m’avait rendu de grands services. Trop usée pour faire voler de "vrais" avions en sécurité, je l’avais réformée et laissée dans un coin, au cas où. Elle est aujourd’hui en mauvais état, donc parfaitement adaptée à sa nouvelle fonction.

Vous trouverez ci-après quelques photos prises pendant les séances de montage qui, pour moi, furent presque de la torture. Je savais que je ne me régalerais pas et je sais que les vols seront tout aussi ennuyants. Mais j’ai donné ma parole et j’irai jusqu’au bout. Il volera donc mon morceau d’isolant et je participerai même à la petite compétition que nous comptons organiser le 10 juin prochain !

Fort de cette nouvelle expérience dont je me serais bien passé, je supplie les vrais modélistes de continuer à réaliser eux-mêmes leurs avions de A à Z, avec du balsa ou autres matériaux nobles et de les équiper avec de beaux moteurs thermiques qui salissent les doigts et qui font un beau bruit d’avion...

A bon entendeur salut et bon courage en regardant les photos ci-après qui illustrent une profonde misère.

Désolé. Vincent.